


Une vision stratégique commune ancrée dans la Stratégie nationale de développement (SND 20-30). Une vision qui sera désormais matérialisée par une stratégie commune pour bâtir un tissu productif inclusif et compétitif. Le mariage de cœur et de raison entre le BMN et 3A Consulting a été scellé vendredi dernier dans la salle de réunion du BMN. Les deux entités qui étaient représentées par leur premier responsable, vont déployer une approche novatrice bâtie autour de la cotraitance, la levée de fonds, l’expertise technique de pointe, et la formation continue. Dans le détail, en appui de cette approche nouvelle, un pool bailleurs de fonds disposés à mobiliser des financements importants pour les entreprises, des experts de haut vol rompus à la mise à niveau et la restructuration des entreprises, des outils de management de la qualité modernes pour le pilotage des entreprises, ainsi qu’un réseautage puissant au service de l’essor international des entreprises seront déployés dans le cadre de ce partenariat stratégique. Une perspective dont se félicite le directeur du BMN. « Nous attendons de ce partenariat qu’il contribue à doper la compétitivité des entreprises que nous accompagnons et accompagnerons au bénéfice de l’économie nationale », explique Chantal Elombat Mbedey. Pour le Dr Francis Olivier Epounde, directeur de 3A consulting, « cette convention permettra de doter le pays d’un tissu productif irrigué de manière viable et continue par des financements locaux et internationaux dont la cartographie épouse bien les contours de nos agents institutionnels, et ce, grâce à des mécanismes novateurs spécifiquement taillés sur mesure ».

S’il ne fallait retenir qu’un trait de sa fascinante personnalité, l’on aurait du mal à dire autre chose que la poigne. Marie Rose Chantal Mbedey, épouse Elombat a sans conteste cette vertu chevillée au corps. Administrateur civil principal de classe hors échelle, cette « dame de fer » au cœur de velours a hérité de cette réputation du temps où elle officiait comme directeur de l’intégration régionale au ministère de l’Économie, de la Planification, et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT).
La légende vraie rapporte invariablement que cette lionne indomptable de l’administration a farouchement défendu les intérêts du Cameroun en qualité de présidente du Comité national de coordination et de négociation des accords de partenariats économiques (APE) avec l’Union européenne. Son patriotisme et son dévouement jamais pris à défaut dans ce chapitre de sa vie (à l’instar des autres), lui vaudront notamment d’être élevée à la dignité de Commandeur dans l’Ordre national de la valeur. La plus récente reconnaissance de son pays pour les services rendus par cette ancienne pensionnaire de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM, promotion 1983).
Née le 30 novembre 1957, la digne fille d’Omvan, (un petit écrin de verdure et d’arbres majestueux juché dans l’arrondissement de Nkolafamba, département de la Mefou et Afamba, région du Centre), est un érudit en matière de négociations avec les institutions de Bretton Woods, de réformes institutionnelles des administrations publiques, et de conduite des politiques de développement participatif avec le secteur privé, pour ne citer que ces domaines de prédilection. Une somme de compétences, de savoir-faire et savoir-être sédimentée par un riche parcours.
Parmi les grands marqueurs temporels de son odyssée dans la haute administration, il y a la période 2005-2009, où Chantal Elombat Mbedey, arbore la tunique de conseiller technique au tout puissant ministère de l’Économie et des Finances (plus tard scindé en deux). Dans ce département ministériel, elle pilote de grands dossiers économiques (coopération économique, monétaire, financière, intégration régionale et sous régionale, coopération avec l’union européenne).
Depuis 2012, à la tête du Bureau de Mise à Niveau (BMN) des entreprises camerounaises, elle puise dans sa riche expérience administrative pour contribuer efficacement au plein succès de la Stratégie nationale de développement (SND 20-30), dont le pilier phare est la transformation structurelle de l’économie. Toujours soucieuse d’entreprendre et d’apprendre, elle est à ce jour un des rares managers à revendiquer le statut d’auditeur IRCA (norme système de management ISO 9001 version 2015).
Mariée, Chantal Elombat Mbedey est aussi la mère-poule d’une foultitude d’enfants (dont trois biologiques) qu’elle trouve toujours du temps pour couver, malgré des contraintes professionnelles et sociales qui grèvent considérablement son agenda.
La vie associative de cette ancienne secrétaire générale de l’association des anciens élèves de l’ENAM (AAENAM-1983) est de fait un cahier bien rempli. Membre fondateur de la société d’assurance « GMC » (Garantie mutuelle des cadres), présidente de l’association féminine « les écureuils » depuis 1996, membre fondateur de SOS-Women (coopérative féminine d’épargne et de crédit), cette militante du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) est aussi présidente du comité local de développement de sa contrée. Sa trajectoire singulière jalonnée de nombreux faits d’armes force l’admiration, autant qu’elle est source d’inspiration au féminin pluriel.
Yanick N. Yemga
Ne le 28 novembre 1970 à Douala, Luc NYETAM est à ce jour, une des mémoires vivantes du Bureau de Mise à niveau des entreprises où il officie depuis plus d’une dizaine d’années en qualité d’expert industries. Titulaire d’un Master Européen en Business Administration, option management et stratégie d’entreprises, cet ingénieur en production sorti du prestigieux moule de l’École Nationale d’agro-industries de l’université de Ngaoundéré, est un fin connaisseur du tissu industriel camerounais.
Un savoir sédimenté par plus de 25 années d’expériences dans le microcosme industriel camerounais durant lesquelles il a entre autres prêté son savoir-faire à des entreprises de renom telles la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC) ou les Confiseries et Chocolateries du Cameroun (CHOCOCAM).
Formateur en diagnostic et plan de mise à niveau des entreprises, méthodologie ONUDI (Organisation des Nations Unis pour le Développement industriel), formateur des experts accompagnateurs à la mise à niveau des entreprises, Lead auditor IRCA pour les normes internationales systèmes de management ISO 22000 : 2008 et ISO 9001 : 2015, expert accompagnateur ISO 22000 : 2008, Luc NYETAM est notamment chargé au quotidien, sous l’autorité du directeur du BMN, de déployer au plan technique un des pans du Programme National de Mise à Niveau (PNMAN) des entreprises. A ce titre, avec ses collaborateurs, il procède aux pré-diagnostics des entreprises candidates au PNMAN, assure en liaison avec les experts déployés par le BMN au sein des entreprises admises au PNMAN, le suivi de l’exécution des plans de mise à niveau en vue de la compétitivité des entreprises.
Marié et père de deux enfants, ce quinquagénaire fervent chrétien (Ancien de l’Eglise à l’Église presbytérienne du Cameroun) s’est vu décerner par les pouvoirs publics des médailles d’honneur du travail en argent, vermeille et or, pour sa contribution à la construction du Cameroun. Une œuvre qu’il dit poursuivre avec le zèle du premier jour et une solide expérience glanée sur le terrain.
Au terme de la séance de travail tenue le 09 janvier 2024 avec le comité de direction du Bureau, ils se sont dits satisfaits du travail abattu au bénéfice de l’économie nationale.
La salle de réunion du Bureau de Mise à Niveau des entreprises du Cameroun (BMN) a servi de cadre le 09 janvier 2024, à une séance de travail entre le Réseau des parlementaires pour la diaspora, la coopération décentralisée et transfrontalière (REP-COD), et le comité de direction du BMN. Conduite par le député Louis Henri Ngantcha, la délégation du REP-COD était entre autres composée du sénateur Otte Andrew Mofa, et des députés Emmanuel Banmi et François Xavier Mpon.
Dans son propos de circonstance, le directeur du BMN a indiqué que « le BMN espère beaucoup de ce contact avec le REP-COD en terme notamment d’opportunités à saisir pour contribuer à l’essor des entreprises camerounaises, et nécessairement de l’économie nationale. Le BMN est également disposé à vous (REP-COD, Ndlr) accompagner afin que la diaspora que vous connaissez mieux que nous puisse bénéficier des services offerts par cet instrument des pouvoirs publics ». Chantal Elombat Mbedey a présenté ensuite les missions du Bureau, ses réalisations, ses perspectives et ses difficultés. Une présentation appuyée par la projection d’un film institutionnel qui a davantage édifié les parlementaires sur les réalisations du BMN.
Le président du REP-COD a justifié la venue de ce réseau parlementaire en ces termes : « Nous sommes venus voir et comprendre ce que fait le BMN qui est un instrument très important créé par le gouvernement pour aider nos entreprises à faire face à la concurrence induite par la signature et la mise en œuvre des accords de partenariats économiques (APE) entre le Cameroun et l’Union européenne. Nous voulions savoir si le BMN dispose d’un filet pour la diaspora ; si oui quel est-il ? Si non, pourquoi ? Nous repartons très satisfaits par ce que nous avons vus et entendus », a confié Louis Henri Ngantcha à la presse.
Un sentiment partagé par le député Emmanuel Banmi qui s’est dit « admiratif du travail abattu par le BMN avec très peu de moyens mis à sa disposition. Nous avons vu les réalisations du BMN, mais nous avons aussi été instruits des difficultés qui entravent la pleine réalisation de ces missions. Nous pensons en tant que parlementaires qu’il faut agir pour permettre à cet important instrument de l’État de jouer son rôle qui est vital pour le décollage économique du Cameroun ».
Au terme de cette séance de travail (qui a duré trois heures), les parlementaires ont fait savoir qu’une réunion entre les ministères en charge de l’Économie et des Relations extérieures sera prochainement organisée avec la coordination du député Emmanuel Banmi, président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale. Cette réunion sera essentiellement dédiée à l’évaluation de la mise en œuvre de l’APE bilatéral avec l’Union européenne, et notamment de l’instrument BMN mis en place par les pouvoirs publics pour préparer les entreprises industrielles à faire face à la concurrence européenne.
Réactions
Louis Henri Ngantcha, président du réseau des parlementaires pour la diaspora, la coopération décentralisée et transfrontalière (REP-COD).
« Il est bon que le BMN soit fortement accompagné »
Nous avons eu une séance de travail qui a duré pratiquement 03 heures. C’est dire l’importance des sujets débattus. Nous sommes très heureux de savoir qu’il y’a une équipe à la tête de ce Bureau qui fait un travail formidable. En très peu de temps, et avec peu de moyens, le BMN a accompagné beaucoup d’entreprises. Naturellement ce bureau fait face à des difficultés. Nous savons que notre pays comme tous les autres connait des difficultés. Les différentes crises mettent à mal les économies des pays les plus structurés que le notre. Le gouvernement fait ce qu’il peut, mais il est bon dans la mesure du possible que le BMN soit fortement accompagné parce que c’est un Bureau central pour notre économie. Nous partons d’ici très contents. Nous sommes des parlementaires et le rôle du parlementaire c’est d’accompagner toutes les structures que le gouvernement met en place pour faire avancer notre pays. Et nous pensons que nous jouerons notre rôle d’interpellation du gouvernement. Il faut savoir que le BMN n’est pas né de lui-même. Si le gouvernement l’a créé c’est parce qu’il sait ce qu’il peut attendre de ce Bureau et nous sommes conscient que le gouvernement lui-même connait les difficultés auxquels fait face ce Bureau. Le gouvernement doit être dans la recherche des solutions. Mais nous sommes là pour accompagner et encourager également le BMN à tenir bon.
Emmanuel Banmi, président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale.
« Le BMN a beaucoup de difficultés sur le plan juridique et financier »
Le Bureau de mise à niveau des entreprises a été mis en place après la signature des accords de partenariats économiques avec l’Union Européenne qui prévoyait sur une période échelonnée, le démantèlement des droits de douanes sur certains produits. Il était donc question que ce Bureau s’occupe de la mise à niveau des entreprises locales. Nous sommes venus voir ce qui a été fait pendant tout ce temps-ci. Est-ce que nos entreprises aujourd’hui sont assez compétitives vis-à-vis des entreprises de l’Union européenne, et de savoir aussi comment fonctionne ce Bureau. Et s’il y’a les difficultés, qu’est-ce que nous pouvons faire en tant que parlementaires. Nous avons constaté avec étonnement et même joie que malgré la modicité des moyens mis à la disposition, ce Bureau a fait beaucoup de choses. Plus de 850 entreprises ont sollicité les services de ce Bureau, environ 400 entreprises ont été retenues. La plupart des entreprises effectivement accompagnées ont vu leurs chiffres d’affaires augmenter grâce au travail du Bureau. C’est à encourager. Le Bureau a également eu beaucoup de difficultés surtout sur le plan juridique et financier. Nous pensons que c’est de notre mission et nous allons nous y atteler pour pouvoir permettre à ce Bureau de bien fonctionner, parce que le fonctionnement optimal du BMN sera le socle de l’éclosion de l’économie camerounaise.
Le rapport y relatif du Groupe de travail présidé par le BMN a été restitué au ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa).









A la demande du Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT), le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN), a procédé au diagnostic stratégique et plan de restructuration de la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM).
Au terme de l’appel d’offres international restreint N°0000039/M/BMN/CIPM/2021, le cabinet Mazars Cameroun SA, adjudicataire du marché N°004665/N/MINMAP/SG/DGMAS/DMSPI/CE4/CEA7 du 12 octobre 2021, a été retenu pour réaliser ce travail.
Dans son propos de circonstance, le directeur du BMN, Chantal Elombat Mbedey a indiqué que « le résultat attendu est l’élaboration d’une feuille de route avec des préconisations précises qui permettront à la CICAM de se doter d’un outil de production moderne, mais aussi de réaliser tous les investissements nécessaires pour accroitre sa profitabilité et sa contribution au produit intérieur brut ».
Ce diagnostic de restructuration commandité par le BMN, à la demande du MINMIDT, analyse la performance financière de la CICAM sur les 14 derniers exercices et met en relief les causes profondes de la mauvaise santé de cette entreprise publique stratégique.
L’on apprend en substance de ce rapport de 381 pages dressé par le cabinet international Mazars sous l’égide du BMN, que les difficultés de la CICAM sont consécutives entre autres, à la vétusté de son outil de production qui induit une sous-activité structurelle et un cycle d’exploitation déficitaire.
A titre d’illustration, au moment du diagnostic, l’outil de production n’était utilisé sur les sites de Garoua, CICAM 1, CICAM 2 respectivement qu’à 33,7%, 48,91% et 10,83%. Une sous activité alimentée en outre par l’absence de la matière première, qui induit des coûts cachés évalués à 2 milliards de FCFA au titre de la seule année 2020.
Le rapport formule en outre des recommandations sous la forme d’hypothèses en vue de son redressement. Sous ce chapitre, l’on apprend par exemple que dans le scenario d’une réhabilitation par l’État avec un modèle économique inchangé, le coût de la restructuration est évalué à 48 263 673 082 FCFA, dont un besoin net en financement de 40 654 937 991 FCFA.
Dans l’hypothèse d’une privatisation d’une partie de l’activité de la CICAM, le coût de sa restructuration passerait à 30 765 393 082 FCFA, pour un besoin net en financement de 21 761 398 010 FCFA.
Pour Ali Oumar, secrétaire général du MINMIDT, « ce rapport-diagnostic arrive au bon moment et va permettre de soumettre au Premier ministre, chef du gouvernement des propositions claires et précises en vue de la prise de décision pour remettre la CICAM à flots ».
La réalisation du diagnostic stratégique global et plan de restructuration de la CICAM intervient après celle d’ALUCAM en janvier dernier, mais aussi de l’étude de positionnement stratégique de la filière textile-confection qui révèle qu’à peine 2% de la production nationale de coton (estimée à 328 000 tonnes en 2020 – un record) est transformée localement.
Nul doute que la redynamisation de la CICAM, et l’essor en général de la filière textile-confection permettraient d’atteindre le seuil escompté par la Stratégie nationale de développement (SND 30), qui est la transformation locale d’au moins 50% de fibres de coton à l’horizon 2030. Une vision dans laquelle s’inscrit pleinement le BMN dont un des chantiers actuels porte sur la mise en place d’un centre technique du textile.