A l’initiative du ministère en charge de l’Économie et du PNUD, il s’est tenu le 18 mars 2023 à l’hôtel Hilton de Yaoundé.
Tous les experts sont unanimes : si le volume actuel des investissements publics, prévus relativement à la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND 30), n’est substantiellement relevé dans les deux ou trois prochaines années, l’objectif d’émergence du Cameroun (projetée à l’horizon 2035) est d’ores et déjà compromis.
Au vu de plusieurs indicateurs, et en dépit d’importants efforts consentis par le gouvernement, la courbe et les perspectives de croissance du pays culminent autour de 4% ; autrement dit, bien en deçà du seuil de 8,2% escompté). Rendu à mars 2023, c’est pourtant environ 30% du crédit temps imparti qui a déjà été consommé. Une situation consécutive à une conjoncture internationale difficile, et à une conjonction de crises internes notamment sécuritaires, qui obèrent les ressources de l’État et limite sa marge de manœuvre. Ce qui affecte le rythme, et parfois le niveau de réalisation de plusieurs infrastructures stratégiques d’envergure, indispensables à l’industrialisation du pays.
C’est en vue de donner une impulsion plus vigoureuse à la mise en œuvre de la SND 30 que le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), avec le concours du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a organisé le 18 mars 2023 à Yaoundé, un « Forum sur le financement du développement économique, social, inclusif et durable». Un cadre de réflexion qui sert de plateforme de dialogue multi-acteurs pour explorer de nouvelles pistes de financement dédiés à cette ambition de l’État du Cameroun.
Pour Alassane Bâ, représentant du coordinateur résident du système des Nations unies au Cameroun, « les progrès réalisés par le pays en matière d’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) sont indéniables, même si de gros efforts sont encore nécessaires. Pour ce faire, il serait judicieux, explique-t-il, de mettre en place un cadre national de financement intégré qui tienne compte des ressources nécessaires pour réaliser la Stratégie nationale de développement du Cameroun, mais qui intègre également les outils et les financements mobilisables par les partenaires et autres acteurs privés ».
88 000 milliards de FCFA.
Le MINEPAT indique quant à lui que « la mise en place d’un cadre national de financement aurait pour but d’assurer le développement économique, social, inclusif et durable du Cameroun. Les financements ainsi mobilisés permettraient en effet de réaliser la transformation structurelle de l’économie, mais aussi les trois autres piliers de la SND 30, et donc les ODD ». En ouvrant les travaux, Alamine Ousmane Mey soutient que le but de ce forum est « de présenter les besoins en financement de la SND 30 qui se situent autour de 88 000 milliards de FCFA, mais aussi les perspectives de financement, déterminer le gap et identifier les sources de financement, ainsi que les moyens à mettre en œuvre pour les mobiliser ».
Participant à la cérémonie protocolaire, Louis Paul Motaze, le ministre des Finances (MINFI) s’est félicité de cette initiative, et a invité « les partenaires du Cameroun à plus de souplesse en prenant notamment davantage en compte les contraintes de l’État qui rendent très difficiles l’exécution de certaines obligations ».
Également présent aux côtés du MINEPAT, Lejeune Mbella Mbella, le ministre des Relations extérieures (MINREX) a remercié les organisateurs pour avoir associé son département ministériel à cette réflexion. Le MINREX a ajouté que « des actions sont en cours en vue de mobiliser la diaspora camerounaise pour qu’elle apporte sa contribution à la réussite de la SND 30 ».
Après une phase protocolaire ponctuée par des allocutions et deux exposés, les travaux se sont poursuivis en ateliers thématiques. Dans l’un de ceux-ci consacré au « financement du secteur privé », le Bureau de mise à niveau des entreprises a plaidé pour le relèvement du niveau de ressources affectées à l’acteur central de la mise à niveau au Cameroun, dont le rôle est essentiel dans la réussite de la politique de transformation structurelle de l’économie. Le BMN était représenté à ce forum par son directeur, Chantal Elombat Mbedey qui était accompagnée de trois collaborateurs.