La cérémonie y relative s’est déroulée le 14 juillet 2023 à Douala en présence du secrétaire général du ministère de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique (MINMIDT).
A la demande du Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT), le Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN), a procédé au diagnostic stratégique et plan de restructuration de la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM).
Au terme de l’appel d’offres international restreint N°0000039/M/BMN/CIPM/2021, le cabinet Mazars Cameroun SA, adjudicataire du marché N°004665/N/MINMAP/SG/DGMAS/DMSPI/CE4/CEA7 du 12 octobre 2021, a été retenu pour réaliser ce travail.
Dans son propos de circonstance, le directeur du BMN, Chantal Elombat Mbedey a indiqué que « le résultat attendu est l’élaboration d’une feuille de route avec des préconisations précises qui permettront à la CICAM de se doter d’un outil de production moderne, mais aussi de réaliser tous les investissements nécessaires pour accroitre sa profitabilité et sa contribution au produit intérieur brut ».
Ce diagnostic de restructuration commandité par le BMN, à la demande du MINMIDT, analyse la performance financière de la CICAM sur les 14 derniers exercices et met en relief les causes profondes de la mauvaise santé de cette entreprise publique stratégique.
L’on apprend en substance de ce rapport de 381 pages dressé par le cabinet international Mazars sous l’égide du BMN, que les difficultés de la CICAM sont consécutives entre autres, à la vétusté de son outil de production qui induit une sous-activité structurelle et un cycle d’exploitation déficitaire.
A titre d’illustration, au moment du diagnostic, l’outil de production n’était utilisé sur les sites de Garoua, CICAM 1, CICAM 2 respectivement qu’à 33,7%, 48,91% et 10,83%. Une sous activité alimentée en outre par l’absence de la matière première, qui induit des coûts cachés évalués à 2 milliards de FCFA au titre de la seule année 2020.
Le rapport formule en outre des recommandations sous la forme d’hypothèses en vue de son redressement. Sous ce chapitre, l’on apprend par exemple que dans le scenario d’une réhabilitation par l’État avec un modèle économique inchangé, le coût de la restructuration est évalué à 48 263 673 082 FCFA, dont un besoin net en financement de 40 654 937 991 FCFA.
Dans l’hypothèse d’une privatisation d’une partie de l’activité de la CICAM, le coût de sa restructuration passerait à 30 765 393 082 FCFA, pour un besoin net en financement de 21 761 398 010 FCFA.
Pour Ali Oumar, secrétaire général du MINMIDT, « ce rapport-diagnostic arrive au bon moment et va permettre de soumettre au Premier ministre, chef du gouvernement des propositions claires et précises en vue de la prise de décision pour remettre la CICAM à flots ».
La réalisation du diagnostic stratégique global et plan de restructuration de la CICAM intervient après celle d’ALUCAM en janvier dernier, mais aussi de l’étude de positionnement stratégique de la filière textile-confection qui révèle qu’à peine 2% de la production nationale de coton (estimée à 328 000 tonnes en 2020 – un record) est transformée localement.
Nul doute que la redynamisation de la CICAM, et l’essor en général de la filière textile-confection permettraient d’atteindre le seuil escompté par la Stratégie nationale de développement (SND 30), qui est la transformation locale d’au moins 50% de fibres de coton à l’horizon 2030. Une vision dans laquelle s’inscrit pleinement le BMN dont un des chantiers actuels porte sur la mise en place d’un centre technique du textile.